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Tongariro Alpine Crossing, le parcours du combattant

Qui dit Ile du Nord dit aussi volcans … Et dit en plus Seigneur des Anneaux et Mordor. On ne pouvait pas louper une occasion comme celle-ci. Nous nous sommes ainsi rendus, après une nuit plutôt très froide a -2 degrés, au parc national du Mont Tongariro pour y faire une randonnée de 18km, très réputée…

Parlons tout d’abord de la rando en elle-même, un régal pour les yeux. Le paysage est splendide. Incroyable. Le Mordor dans toute splendeur, une nature sauvage, désertique, dangereuse. Les vues sont imprenables et portent loin en ce jour d’hiver dégagé. Nous pouvons ainsi admirer le Mont Taranaki, à quelques 200km de là ! Les trois volcans du parcs sont magnifiques, et les couleurs sont a tomber… Le rouge du fer oxyde par la température se joint au jaune du sulfure et au blanc de la neige. Avec le bleu du ciel, la palette de couleur était parfaite !

Sur le chemin, on croise la route de plusieurs beautés naturelles, dont notamment les lacs émeraude. Geles par les – 5 degrés a cette altitude, ils n’en restent pas moins magnifiques. Les volutes de fumée indiquent bien que la région est active (ce que ne manquent pas de rappeler tous les panneaux d’information : ça peut péter à tout moment, sans prévenir…). Le sol est chaud sous les pieds, de la vapeur d’eau chaude s’échappe d’un peu partout, et si le vent glacial nous refroidit trop, il suffit de poser nos menottes engourdies sur les pierres ponces pour se ragaillardir.

La randonnée est ardue, passant du plat au raide sans prévenir parfois. La consistance du sol change selon l’altitude, et les températures extrêmes préviennent une trop riche diversité floristique. Quelques bouts d’herbe se battent en duel entre les roches. Les coulées de lave et pyroclastiques, des plus récentes il y a une dizaine d’années aux plus anciennes de la préhistoire, sont facilement repérables et agrémentent la randonnée d’une partie géologique vraiment appréciable !! Qui c’est qui a ramène deux ou trois pierres dans son sac à dos ??

Alors, avec tous ces points positifs, pourquoi ne sommes-nous pas plus emballes que cela par cette randonnée qui nous aura valu 7h d’effort ? Cela tient en trois mots : un vrai zoo.

Nous savions que c’est réputé et patati et patata. Nous essayons un maximum d’échapper aux sites trop touristiques et aux requins du tourisme. Nous avions déjà échappé au bus, indispensable si l’on veut faire la rando en entier. C’est en effet 18km aller… Et le marcheur doit payer quelques $35 pour qu’un minibus le ramène de la fin de la rando au début ou vice-versa. En décidant de ne faire que la moitié de la rando puis de nous en retourner à la voiture, nous avions échappé a cela…

 

Et nous pensions qu’en faisant la randonnée en plein hiver nous épargnerait les foules habituelles. Que nenni. Le chemin est aménagé de telle façon que tout le monde peut faire la rando jusqu’à un certain point… Escaliers, sentier facilité … De ce fait, nous nous sommes retrouvés avec plus de 200 personnes sur le chemin. A vomir. Si encore cela avait été 200 vrais randonneurs… Non. Nous avons pu rattraper trois cohortes de touristes chinois avec leurs guides. Beau matos, pics a glace (pourquoi ??)… la moitié d’entre eux, après les quatre heures de rando au bout desquelles nous les avions rattrapes (en moitié moins de temps) en étaient à mourir sur le bord du chemin. Et leurs guides de leur signifier qu’ils avaient le double à marcher encore et qu’il valait mieux demi-tour… Une blague. Et que je te déploie le drapeau chinois alors que je suis pas au sommet, et que je me mets sur ton chemin alors que toi tu marches …

Sans compter tous les clowns qui, avec ces températures extrêmes, sont en short et en tee-shirt à se les geler, et sans suffisamment d’eau et de bouffe. Et qui se plaignent.

Et ceux qui, malgré les avertissements comme quoi, après la partie aménagée, ça devient vraiment de la rando de haute montagne, arrivent en petites tennis … On en aurait croisé certaines en talons aiguille, cela nous aurait à moitie surpris.

 

Toujours est-il que cette randonnée nous aura fait comprendre pourquoi il y a tant de morts sur l’Everest chaque année. Si la moitié des zozos qui s’essaient à la grimpette sont aussi performants que ceux croisés à Tongariro, cela n’est guère étonnant. 

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